Nous les connaissons friands des fruits des tilleuls, qu’ils
piquent grâce à leur rostre, commun à toutes les punaises. Ce « bec »
leur permet en effet de piquer et de sucer les fluides de leur nourriture
végétale ou animale. Omnivores, ils ne se refusent donc rien : s’ils se régalent de graines et débris
végétaux, pucerons et autres petites gourmandises … ils sont aussi adeptes de
la nécrophagie. En voici un se délectant, hier, d’un rouge-gorge au destin
malheureux. Il y a quelques mois c’était un petit rongeur. Je continue donc ma
collection de photos de gendarmes en action…
Pourquoi gendarme ?
Le nom vient des couleurs et des motifs rappelant les habits rouge et
noir des gendarmes à partir de la fin du XVIIe siècle.
Nous les appelons les fleurs spontanées, celles que l’on ne
sème pas, celles qui arrivent, comme ça, les fleurs de la nature, les fleurs
des bouquets… les fleurs des insectes !
Elles ont, par rapport à de nombreuses fleurs cultivées et sélectionnées pour leur floraison éclatante, durable … l’avantage d’être plus attractives pour les insectes, parce que riches en nectar et pollen accessibles. Car on le sait aujourd’hui : la multitude des espèces d’insectes présentes au jardin participe à son équilibre. Pollinisateurs, dévoreurs de pucerons, transformateurs de la matière organique : les insectes sont indispensables.
Certes, dans le lot, nous reconnaîtrons quelques vilains petits canards qui s’empressent de ronger racines, trouer feuillage, affaiblir les choux et autres crudités qui nous passent sous le nez. Mais, bon an, mal an, nous nous rendons bien à l’évidence qu’il vaut mieux tout garder en un seul lot, les bons et les mauvais. Ceux-ci mangent ceux-là : cette communauté de six pattes reproduit ce que la nature nous montre de toute part, compétition … et coopération !. « Gardons-les tous » pourrait bien être, de fait, le leitmotiv des jardiniers qui cherchent -au final, les solutions les plus avantageuses.
Donc : aux fleurs, aux abris, jardiniers ! Pour les fleurs,
composons avec nos tulipes et roses aimées… et avec les sauvages qui peuvent
spontanément fleurir des espaces pleins de vie, pour peu que la tondeuse se
repose un peu. Des espaces dédiés pour les unes, pour les autres… ou un mix
possible comme cette prairie de tulipes et pissenlits (photo du jour).
Des abris ? Nous avons vu hier le très bel hôtel à insectes
(et hérissons) de nos amis de Thiers.
Et n’oublions surtout pas tous les abris naturels qui
trouvent bonne place au jardin : tas de branches, haies, murets. Nous en
reparlons par ici, le temps du confinement…
J’aime le lierre, et lui aussi, il m’aime. Enfin, il aime le
jardin. Couvre-sol ou aérien, amoureux des arbres, des murs, des mésanges, des
coccinelles et des abeilles : le lierre pourrait bien être classé au guide
Michelin des piafs, un Air’ bnb toujours au vert.
Tordons le cou aux croyances d’un autre âge : le lierre
n’étouffe pas les arbres. Le lierre n’a pas de « suçoirs » qui pompent
la sève. Il se sert de tout support pour se hisser vers la lumière, mais
n’entrave pas la croissance de l’arbre. Il se fixe à son hôte sans le
parasiter. Le lierre reste au centre de l’arbre, dans le houppier, ne va pas
conquérir l’extérieur, la couronne, lieu de fabrication de la photosynthèse. Un
arbre en bonne santé ne pâtit pas de sa présence. Il est considéré aujourd’hui
par les forestiers comme un réservoir de vie, un indice de belle santé de la
forêt.
Au jardin, ses feuilles protectrices plaquées contre le
tronc offrent cachettes et abris multiples aux insectes, chauves-souris,
Troglodytes mignons, au plus chaud de l’été et comme en hiver. Ses fleurs
d’octobre ravissent les butineurs heureux de cette manne automnale. Quant aux
baies, elles forment une salade de fruits des plus énergétique (lipides !)
pour les oiseaux en demande à la fin de l’hiver.
S’il rampe au sol ? Il n’y a qu’à le tailler
régulièrement et laisser le végétal faire le travail que le jardinier n’aura
pas à faire : planter des couvre-sols, des caches-bordures, désherber à
tout va. Le lierre : l’ami des fainéants.
Un peu trop exubérant ? Trop à son aise au jardin ?
Le sécateur, utilisé avec attention, viendra vite à bout des pousses tendres
qui cassent facilement et terminent au compost… ou en paillage.
Enfin, le lierre contient de la saponine et nous offre ainsi
une lessive domestique efficace. Pour cela cueillez 100 gr de feuilles,
lavez-les, mettez-les à bouillir pendant 15 minutes dans 1 litre d’eau, laisser
reposer 1 journée, filtrer. C’est tout !
Trouver un défaut au lierre devient difficile. Allez, un
seul !? Il est toxique et ne compte pas, au jardin parmi les comestibles.
Enfin, pas pour les humains…
4.5 millions (sic) de résultats sur internet en tapant
« recettes de poireaux ».
Le confinement peut durer !
Devinettes. Quel est le légume encore récolté au jardin à la
sortie de l’hiver alors qu’il est temps d’en semer ? Il est montagnard
robuste, ne craint pas les lourdes terres argileuses et se débrouille aussi en
plaine ? Je fleuris la deuxième année, une grosse et belle boule de fleurs
attractives pour des dizaines d’insectes… je suis, je suis ? On m’appelle
l’asperge du pauvre, mais mon nom usuel est… ?
Le poireau, c’est lui !
Il en est des vivaces : les poireaux perpétuels,
sauvages, des vignes… de nombreuses espèces. Ceux-là se reproduisent par petites
bulbilles. Plus fins au goût, beaucoup plus petits, moins productifs, ils
restent en place au jardin et sont insensibles aux maladies. Bel avantage. Nous
en avons ici au jardin, et avons fait une récolte la semaine
dernière (première photo) : c’est au printemps qu’ils se cuisinent !
Les autres, on les connaît, du Monstrueux de Carentan au
Gros jaune du Poitou en passant par le Bleu de Solaise. Les goûts et les
couleurs…
Mode d’emploi : le poireau en 4 temps forts.
Sortie d’hiver (février-mars) : semis sous abris en
pépinière. Le froid, connaît pas !
Printemps : les poireaux ont la taille d’un crayon,
direction le potager, plantation en pleine terre. C’est un gourmand, notre
poireau, pensez compost, une bonne dose. Voire deux.
Début avril : aux abris ! Il est l’heure de
recouvrir les poireaux d’un voile de protection, la mineuse veille, ce petit
papillon qui pourrait bien se farcir les poireaux avant le jardinier.
Êtes – vous plutôt blanc ou verts ? La partie blanche, le fût, peut être augmentée en longueur par le buttage. A faire en cours de croissance.
Pour la suite, assurez un arrosage régulier, il aime l’eau mais
ne craint pas le froid, c’est un costaud. Quel Hercule ce poireau !
Elle est arrivée, la neige. Sous les cerisiers, on ne
comprend plus : pétales ou flocons ? Côté pêchers, on pense plutôt
dessert, genre pavlova…. Tout ça pour se consoler des fruits qu’on ne mangera
pas !
Le gros froid arrive dès demain : -5 ° annoncés par ici. Les fruitiers vont
déguster, c’est sûr, en tout cas ceux qui sont en pleine floraison, pour les
plus sensibles d’entre eux : amandiers, pêchers, poiriers, cerisiers. Les prudents
pommiers, eux, ne sont pas en fleurs.
Au potager ? Jardiniers passionnés que nous sommes,
nous nous sommes vus tirés d’affaire bien tôt cette année. Que nenni :
hiver doux, soleil de mars et… coup de froid ! Un classique. Peut-être bien que
quelques vieux jardiniers nous regardent, sourire en coin.
Alors, quoi faire ? Petits exercices de sauvetage.
Vous avez, en bons jardiniers confinés gardés toutes vos
feuilles, tontes, brindilles dans un coin de jardin. La déchèterie fermée nous
invite à garder cette richesse à nos pieds ! Allons-y, couvrons les jeunes
semis (salades, épinards, pois), les oignons et aulx qui pointent leur nez,
l’estragon téméraire, les fraisiers en fleurs. Une épaisse couverture devrait convenir.
En parlant de couverture : laissez la neige, heureux
qui en bénéficient, ne secouez pas les branches ployées. La neige est un bon
isolant.
Protégez vos jeunes plants, couvrez-les avec des seaux ou
mieux si vous en avez : des voiles de forçage, tunnels.
Enfin, retenons que serre et châssis sont de précieux
auxiliaires du jardinier pressés de manger des herbes et légumes primeurs. Et
que les semis, au chaud à l’intérieur, échappent au mauvais temps.
Et pour l’année prochaine : rien ne sert de courir…
Elles sont là depuis 3 semaines, en remplacement des titulaires qui sont parties en vacances chez le renard. Elles y restent confinées visiblement.
Pourquoi des poules ? Les poules mangent nos déchets… qui ne vont ni dans la poubelle, ni au compost.
Une poule a besoin de grains (céréales,
protéagineux, oléagineux), d’herbe et de protéines animales (trouvées dans le
sol). La ration quotidienne d’une poule est d’environ 100 g/jour.
10 poules permettent ainsi, sur une surface de 200 m2 d’éviter
environ 400 kg de tonte / an.
Ça vous tente, les poules ? Quelques éléments de base…
Parcours
Hauteur du
grillage : 1,5 à 2 m. 10 à 20 m2par poule. Grillage enterré. Des
endroits au soleil, d’autres à l’ombre. Idéalement avoir 2 parcours en
alternance.
Poulailler
1 m2 pour 3 poules. La litière :
paille, sciure… à changer toutes les
2-3 semaines
Les poules
Poules de
races ou poules industrielles. Les premières sont plus résistantes, plus
chères et pondent plus longtemps.
Mobilier
Abreuvoirs. L’eau doit être toujours
propre. Mon préféré : abreuvoir
siphoïde suspendu
Mangeoires. Doivent éviter le gaspillage en
évitant que les grains ne tombent sur le sol.
Pondoirs. 1 pour 4 pondeuses, 40 X 30 cm. Disposés dans un endroit calme.
Perchoirs. Barres espacées d’environ 10 cm,
diamètre 4-5 cm.
Hygiène et santé
Pour prévenir parasites et maladies : Nourriture
équilibrée ; Hygiène du poulailler ; Pas de nourriture au sol ; Pas de
surpeuplement ; Mise en quarantaine des nouveaux arrivants ; Eau propre ;
Retirer la nourriture sale et non consommée. Petite revue des traitements bio
dans un prochain post !
Les œufs
Une pondeuse
de souche industrielle : 300 œufs / an
Une pondeuse
de race : 150 à 200 œufs / an
Une poule de
race va étaler sa ponte sur un plus grand nombre d’années (6 à 8 ans) contre
2 – 3 (voire moins !) pour une poule industrielle
Savez vous que la poule … cagnette, caquette (quand elle
pond), claquette, cloque (quand elle parle à ses poussins dans l’œuf), clousse
(quand elle couve), crételle, glousse (quand elle converse avec ses congénères) ?
La ciboulette est de culture facile, intéresse les
cuisiniers… et les jardiniers qui ont de petits espaces tels que balcon,
terrasse. Elle se plaît dans toutes les
terres, elle se plaît dans tous les pots !
C’est une vivace :
elle reste en place…même si les feuilles disparaissent durant l’hiver.
N’oublions pas d’ailleurs, comme pour toutes les vivaces, de la nourrir de
temps en temps par un apport de compost en surface. Un paillage sera comme
toujours le bienvenu.
Au fil des années, la touffe a tendance à s’étioler, les
feuilles deviennent plus serrées, plus petites. Il est temps de la multiplier
en divisant la motte. Facile !
Au redémarrage de la végétation (c’est en ce moment au
jardin), arrosez le pied de ciboulette dont on voit poindre les toutes jeunes
feuilles puis retirer délicatement la motte afin de ne pas arracher trop de
racines.
Séparez les brins, raccourcissez un peu les racines (pas les
feuilles comme chez les poireaux) et… repiquez en godets dans un terreau ou une
terre fine. Placer les godets à l’abri du froid en maintenant une bonne
humidité. C’est fait ! A partir du mois de mai, vous pourrez distribuer
ces plants, et en garder deux ou trois pour renouveler ceux du jardin.
Saurez-vous les reconnaître ? Amandier, pêcher,
poirier, prunier… Sous le soleil du matin à Yronde et Buron. Belle floraison !
Autant de fleurs, autant de fruits ? Pas si sûr…
1ère étape : réussir à passer les coups de gel printaniers ! Pas gagné cette année pour quelques espèces sensibles comme les pêchers, cerisiers, amandiers. C’est à la floraison que la fructification peut être compromise. – 4 ° ce matin à Yronde et le retour de l’hiver est annoncé. Aïe. Ça va être chaud pour les pêches ! Conseil n° 1 : choisir des espèces adaptées à son climat !
2e étape : que les fleurs soient fécondées. Si certains arbres sont dits anémophiles (fleurs fécondées par le vent) d’autres sont entomophiles (fécondés par les insectes). Les ambophiles sont pollinisés par le vent ET les insectes. Donc ? Vive les insectes ! Notre chère abeille domestique bien sûr… mais aussi la grande diversité des insectes sauvages, abeilles en tout genre entre autres pollinisateurs. Conseil n°2 : le réflexe du jardiner c’est d’offrir gîte et couvert toute l’année pour ces précieux auxiliaires.
3e étape : la capacité de l’arbre à « nourrir » les fruits. Cette capacité dépend de nombreux paramètres sur lesquels le jardinier agit… plus ou moins ! Citons-en deux : la conduite de l’arbre comme la taille, les soins en tout genre, l’éclaircissage des fruits (suppression avant maturité des fruits trop nombreux), et l’alternance (capacité des arbres à produire une année sur deux). Conseil n°3 : prendre soin des arbres, connaître leurs exigences … et se faire conseiller sur l’art délicat de la taille.
Hé ben, on l’aura mérité notre salade de fruits !! ?
L’Anthémis des teinturiers : un hôtel 4 étoiles pour
les auxiliaires du jardin.
C’est une fleur vivace qui se plait tellement ici au jardin d’Yronde et Buron, en
terre limono-argileuse…. sous un climat sec !
Mais c’est une rustique qui s’accommode à de nombreux types
de sols.
Les auxiliaires adorent … parce qu’elle offre abri, et nourriture : des
pucerons verts, tendres et croquants !
Et tout ce petit monde se reproduit prêt à secourir le
jardinier patient.
Vous voulez la semer ? C’est le moment, en terrine. Il
faudra la repiquer puis la planter en pleine terre à l’automne, et c’est l’année prochaine qu’elle va
s’étaler… et fleurir longtemps.
Vous connaissez ces auxiliaires ? En haut à droite le vers
luisant, gros mangeur… de limaces et escargots, entre autres !