Belles annuelles…

Elles sont éphémères, les annuelles !  Disons qu’elles « bouclent » leur cycle sur quelques mois, du semis à la libération des graines.
Rapides, mais élégantes !  Des sauvages spontanées qui apparaissent au jardin, portées par vents, oiseaux et fourmis …aux semées avec soin dans un carré choisi, au sein du potager ou dans le rang des carottes.

Innombrables fleurs, grand choix :  coquelicot, lin annuel, chardon-Marie, nielle, matricaire, pavots ou tagètes… invitons les amoureuses des insectes !  Pour le plaisir du jardinier… et la santé du jardin.

Le semis ? au printemps (de mars à mai) ou à l’automne (septembre-octobre). C’est donc le moment ! Un inconvénient ? Il faut les semer tous les ans… bien que certaines, généreuses, aiment à se ressemer ici ou là… et s’installent pour longtemps à nos côtés.

Le premier semis, toutefois, peut être délicat pour les jardiniers au sol lourd, compact et sec. Il convient donc de préparer avec soin un fin lit de semences tenu humide jusqu’à la levée.

J’aime particulièrement le bleuet (Centaurea cyanus) en massif, belle sauvage qui accompagne les moissons (elle est dite messicole) et qui disparaît de nos paysages agricoles trop bien désherbés.
Elle ne craint pas le plein soleil, peut se ressemer facilement d’une année à l’autre.
A semer en mars-avril, mais les semis d’automne favorisent une floraison précoce au printemps.

A bientôt !

Cette guêpe

Que fait cette guêpe sur la terrasse à l’heure du petit déjeuner ?

Elle arrache, grâce à ses mandibules puissantes, des petites fibres de bois qu’elle façonnera en pâte à papier.

Objectif : construire le nid, vite et bien. Le jardinier que je suis l’accueille avec bien des égards : une fois celui-ci achevé, établi dans un recoin de la serre, elle devra, pour nourrir ses larves, chasser tout le long du jour une multitude d’insectes.

Carnivore et précieuse, cette guêpe !

Aujourd’hui au jardin : le chou-rave

Il n’a de chou et de rave… que le nom ! Imaginez, une boule violette ou verte de 10 cm à trancher crue pour la tablée !

C’est mon chouchou d’avril, celui-ci, que je vous invite à découvrir, adeptes de crudités.

Ce légume peu connu chez nous est surtout cultivé dans les pays européens situés au nord-est de la France.

Ce « chou » produit un renflement sur la tige, un peu au-dessus du sol, sorte de pomme croquante, juteuse et savoureuse, que l’on consomme cru, à la croque au sel, comme des radis…qui ne piqueraient pas !

Il peut être mitonné aussi, mais là, je ne peux vous en dire plus, il est toujours croqué ici avant d’être cuit.

Une exigence quand même : au jardin, une croissance régulière, pas d’excès de chaud, de l’eau : bref, un légume à semer au printemps.

Et alors, si vous disposez de tunnels, serres ou châssis : c’est le top !

Les semis peuvent s’échelonner de mars à juillet selon les variétés.

La photo du jour … a été prise un 30 mai, c’est le « violet azur star ».

Des carottes bien semées

Carottes, laitues, radis : le tiercé gagnant d’avril !

Ce mois est particulièrement favorable au semis échelonné de ces indispensables du potager.
Les semer en mélange, c’est une association efficace : le radis germe le premier et marque la ligne de semis, il sera le premier croqué.

Puis vient la laitue qui peu à peu occupera l’espace aérien. Quant à la carotte, patiente, elle germera en dernier, et se développera en souterrain. Une complémentarité, intéressante pour les petits jardins bien sûr… et les grands !! Il convient « juste » de trouver le bon dosage mais avec un peu d’habitude, l’expertise arrive vite.

Pour ma part, j’ai pris l’habitude d’ajouter dans ce mélange des graines de coriandre qui serait un répulsif de la mouche de la carotte. En tout cas, c’est bon et c’est beau ! Cette année, j’y ai ajouté une pincée d’aneth.

Pour semer avec précision, je récupère du sable grossier que je tamise, puis je mélange toutes les graines dont celles de carotte qui ont passé 4-5 jours dans du marc de café.

Je gagne ainsi quelques jours sur la levée.

Carottes, laitues, radis : le tiercé gagnant d’avril !

Que font les gendarmes au jardin ?

Que font les gendarmes au jardin ?

Nous les connaissons friands des fruits des tilleuls, qu’ils piquent grâce à leur rostre, commun à toutes les punaises. Ce « bec » leur permet en effet de piquer et de sucer les fluides de leur nourriture végétale ou animale. Omnivores, ils ne se refusent donc rien :  s’ils se régalent de graines et débris végétaux, pucerons et autres petites gourmandises … ils sont aussi adeptes de la nécrophagie. En voici un se délectant, hier, d’un rouge-gorge au destin malheureux. Il y a quelques mois c’était un petit rongeur. Je continue donc ma collection de photos de gendarmes en action…

Pourquoi gendarme ?  Le nom vient des couleurs et des motifs rappelant les habits rouge et noir des gendarmes à partir de la fin du XVIIe siècle.

N’oublions pas les fleurs sauvages

Nous les appelons les fleurs spontanées, celles que l’on ne sème pas, celles qui arrivent, comme ça, les fleurs de la nature, les fleurs des bouquets… les fleurs des insectes !

Elles ont, par rapport à de nombreuses fleurs cultivées et sélectionnées pour leur floraison éclatante, durable … l’avantage d’être plus attractives pour les insectes, parce que riches en nectar et pollen accessibles. Car on le sait aujourd’hui : la multitude des espèces d’insectes présentes au jardin participe à son équilibre. Pollinisateurs, dévoreurs de pucerons, transformateurs de la matière organique : les insectes sont indispensables.

Certes, dans le lot, nous reconnaîtrons quelques vilains petits canards qui s’empressent de ronger racines, trouer feuillage, affaiblir les choux et autres crudités qui nous passent sous le nez. Mais, bon an, mal an, nous nous rendons bien à l’évidence qu’il vaut mieux tout garder en un seul lot, les bons et les mauvais. Ceux-ci mangent ceux-là :  cette communauté de six pattes reproduit ce que la nature nous montre de toute part, compétition … et coopération !. « Gardons-les tous » pourrait bien être, de fait, le leitmotiv des jardiniers qui cherchent -au final, les solutions les plus avantageuses.

Donc : aux fleurs, aux abris, jardiniers ! Pour les fleurs, composons avec nos tulipes et roses aimées… et avec les sauvages qui peuvent spontanément fleurir des espaces pleins de vie, pour peu que la tondeuse se repose un peu. Des espaces dédiés pour les unes, pour les autres… ou un mix possible comme cette prairie de tulipes et pissenlits (photo du jour).

Des abris ? Nous avons vu hier le très bel hôtel à insectes (et hérissons) de nos amis de Thiers.

Et n’oublions surtout pas tous les abris naturels qui trouvent bonne place au jardin : tas de branches, haies, murets. Nous en reparlons par ici, le temps du confinement…

J’aime le lierre

J’aime le lierre, et lui aussi, il m’aime. Enfin, il aime le jardin. Couvre-sol ou aérien, amoureux des arbres, des murs, des mésanges, des coccinelles et des abeilles : le lierre pourrait bien être classé au guide Michelin des piafs, un Air’ bnb toujours au vert.

Tordons le cou aux croyances d’un autre âge : le lierre n’étouffe pas les arbres. Le lierre n’a pas de « suçoirs » qui pompent la sève. Il se sert de tout support pour se hisser vers la lumière, mais n’entrave pas la croissance de l’arbre. Il se fixe à son hôte sans le parasiter. Le lierre reste au centre de l’arbre, dans le houppier, ne va pas conquérir l’extérieur, la couronne, lieu de fabrication de la photosynthèse. Un arbre en bonne santé ne pâtit pas de sa présence. Il est considéré aujourd’hui par les forestiers comme un réservoir de vie, un indice de belle santé de la forêt.

Au jardin, ses feuilles protectrices plaquées contre le tronc offrent cachettes et abris multiples aux insectes, chauves-souris, Troglodytes mignons, au plus chaud de l’été et comme en hiver. Ses fleurs d’octobre ravissent les butineurs heureux de cette manne automnale. Quant aux baies, elles forment une salade de fruits des plus énergétique (lipides !) pour les oiseaux en demande à la fin de l’hiver. 

S’il rampe au sol ? Il n’y a qu’à le tailler régulièrement et laisser le végétal faire le travail que le jardinier n’aura pas à faire : planter des couvre-sols, des caches-bordures, désherber à tout va. Le lierre : l’ami des fainéants.

Un peu trop exubérant ? Trop à son aise au jardin ? Le sécateur, utilisé avec attention, viendra vite à bout des pousses tendres qui cassent facilement et terminent au compost… ou en paillage.

Enfin, le lierre contient de la saponine et nous offre ainsi une lessive domestique efficace. Pour cela cueillez 100 gr de feuilles, lavez-les, mettez-les à bouillir pendant 15 minutes dans 1 litre d’eau, laisser reposer 1 journée, filtrer. C’est tout !

Trouver un défaut au lierre devient difficile. Allez, un seul !? Il est toxique et ne compte pas, au jardin parmi les comestibles. Enfin, pas pour les humains…

Poireaux des villes, poireaux des champs

4.5 millions (sic) de résultats sur internet en tapant « recettes de poireaux ».
Le confinement peut durer !

Devinettes. Quel est le légume encore récolté au jardin à la sortie de l’hiver alors qu’il est temps d’en semer ? Il est montagnard robuste, ne craint pas les lourdes terres argileuses et se débrouille aussi en plaine ? Je fleuris la deuxième année, une grosse et belle boule de fleurs attractives pour des dizaines d’insectes… je suis, je suis ? On m’appelle l’asperge du pauvre, mais mon nom usuel est… ?

Le poireau, c’est lui !

Il en est des vivaces : les poireaux perpétuels, sauvages, des vignes… de nombreuses espèces. Ceux-là se reproduisent par petites bulbilles. Plus fins au goût, beaucoup plus petits, moins productifs, ils restent en place au jardin et sont insensibles aux maladies. Bel avantage. Nous en avons ici au jardin, et avons fait une récolte la semaine dernière (première photo) : c’est au printemps qu’ils se cuisinent !

Les autres, on les connaît, du Monstrueux de Carentan au Gros jaune du Poitou en passant par le Bleu de Solaise. Les goûts et les couleurs…

Mode d’emploi : le poireau en 4 temps forts.

Sortie d’hiver (février-mars) : semis sous abris en pépinière. Le froid, connaît pas !

Printemps : les poireaux ont la taille d’un crayon, direction le potager, plantation en pleine terre. C’est un gourmand, notre poireau, pensez compost, une bonne dose. Voire deux.

Début avril : aux abris ! Il est l’heure de recouvrir les poireaux d’un voile de protection, la mineuse veille, ce petit papillon qui pourrait bien se farcir les poireaux avant le jardinier.

Êtes – vous plutôt blanc ou verts ? La partie blanche, le fût, peut être augmentée en longueur par le buttage. A faire en cours de croissance.

Pour la suite, assurez un arrosage régulier, il aime l’eau mais ne craint pas le froid, c’est un costaud. Quel Hercule ce poireau !

A demain !

Des flocons et des fleurs

Elle est arrivée, la neige. Sous les cerisiers, on ne comprend plus : pétales ou flocons ? Côté pêchers, on pense plutôt dessert, genre pavlova…. Tout ça pour se consoler des fruits qu’on ne mangera pas !

Le gros froid arrive dès demain :  -5 ° annoncés par ici. Les fruitiers vont déguster, c’est sûr, en tout cas ceux qui sont en pleine floraison, pour les plus sensibles d’entre eux : amandiers, pêchers, poiriers, cerisiers. Les prudents pommiers, eux, ne sont pas en fleurs.

Au potager ? Jardiniers passionnés que nous sommes, nous nous sommes vus tirés d’affaire bien tôt cette année. Que nenni : hiver doux, soleil de mars et… coup de froid ! Un classique. Peut-être bien que quelques vieux jardiniers nous regardent, sourire en coin.

Alors, quoi faire ? Petits exercices de sauvetage.

Vous avez, en bons jardiniers confinés gardés toutes vos feuilles, tontes, brindilles dans un coin de jardin. La déchèterie fermée nous invite à garder cette richesse à nos pieds ! Allons-y, couvrons les jeunes semis (salades, épinards, pois), les oignons et aulx qui pointent leur nez, l’estragon téméraire, les fraisiers en fleurs. Une épaisse couverture devrait convenir.

En parlant de couverture : laissez la neige, heureux qui en bénéficient, ne secouez pas les branches ployées. La neige est un bon isolant.

Protégez vos jeunes plants, couvrez-les avec des seaux ou mieux si vous en avez : des voiles de forçage, tunnels.

Enfin, retenons que serre et châssis sont de précieux auxiliaires du jardinier pressés de manger des herbes et légumes primeurs. Et que les semis, au chaud à l’intérieur, échappent au mauvais temps.

Et pour l’année prochaine : rien ne sert de courir…

Les œufs c’est bon, la poule ça tond !

Elles sont là depuis 3 semaines, en remplacement des titulaires qui sont parties en vacances chez le renard. Elles y restent confinées visiblement.

Pourquoi des poules ?
Les poules mangent nos déchets… qui ne vont ni dans la poubelle, ni au compost.

Une poule a besoin de grains (céréales, protéagineux, oléagineux), d’herbe et de protéines animales (trouvées dans le sol). La ration quotidienne d’une poule est d’environ 100 g/jour.

10 poules permettent ainsi, sur une surface de 200 m2 d’éviter environ 400 kg de tonte / an.

Ça vous tente, les poules ? Quelques éléments de base…

Parcours Hauteur du grillage : 1,5 à 2 m. 10 à 20 m2par poule. Grillage enterré. Des endroits au soleil, d’autres à l’ombre. Idéalement avoir 2 parcours en alternance.
Poulailler 1 m2 pour 3 poules. La litière : paille, sciure…  à changer toutes les 2-3 semaines
Les poules Poules de races ou poules industrielles. Les premières sont plus résistantes, plus chères et pondent plus longtemps.
Mobilier Abreuvoirs. L’eau doit être toujours propre.  Mon préféré : abreuvoir siphoïde suspendu Mangeoires. Doivent éviter le gaspillage en évitant que les grains ne tombent sur le sol. Pondoirs. 1 pour 4 pondeuses, 40 X 30 cm.  Disposés dans un endroit calme. Perchoirs. Barres espacées d’environ 10 cm, diamètre 4-5 cm.
Hygiène et santé Pour prévenir parasites et maladies : Nourriture équilibrée ; Hygiène du poulailler ; Pas de nourriture au sol ; Pas de surpeuplement ; Mise en quarantaine des nouveaux arrivants ; Eau propre ; Retirer la nourriture sale et non consommée. Petite revue des traitements bio dans un prochain post !
Les œufs Une pondeuse de souche industrielle : 300 œufs / an Une pondeuse de race : 150 à 200 œufs / an Une poule de race va étaler sa ponte sur un plus grand nombre d’années (6 à 8 ans) contre 2 – 3 (voire moins !) pour une poule industrielle

Savez vous que la poule … cagnette, caquette (quand elle pond), claquette, cloque (quand elle parle à ses poussins dans l’œuf), clousse (quand elle couve), crételle, glousse (quand elle converse avec ses congénères) ?

Cot Cot !